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Un talent précoce (1802-1826) LA FORMATION : VOYAGES ET ETUDES. Victor Hugo est né à Besançon en 1802, d'une mère nantaise et d'un père lorrain, alors commandant, qui deviendra général et comte d'Empire. Il est leur troisième fils, cadet d'Abel et d'Eugène. Mme Hugo vit à Paris avec ses enfants de 1804 à 1807, puis à Naples, et revient à Paris en 1809. Le temps heureux passé aux Feuillantines laissera au poète de chers souvenirs ; séjour prolongé jusqu'en 1814, mais interrompu par un voyage d'un an en Espagne (1811-1812), dont l'enfant précoce rapporte des impressions ineffaçables. Cependant il commence à souffrir de la mésentente croissante qui règne entre ses parents et aboutit bientôt à une séparation de fait. Il devient alors interne à la pension Cordier et suit les cours au lycée Louis-le-Grand (1815-1818), obtient des succès scolaires et compose ses premiers poèmes. Dès ce moment, son ambition est immense. Des récompenses que lui décernent l'Académie Française (1817) puis l'Académie des Jeux floraux de Toulouse (1819) l'aident à convaincre son père qui aurait voulu le voir préparer l'Ecole Polytechnique ; pour se consacrer à sa vocation littéraire, il renoncera même bientôt à des études de droit entreprises sans enthousiasme. APPRENTISSAGE LITTERAIRE ET DEBUTS DANS LA VIE. En 1819, Victor Hugo fonde avec ses frères le Conservateur littéraire ; la rédaction de cette revue va l'initier à des tâches littéraires très variées. Il est alors catholique et monarchiste et cherche à obtenir l'appui de Chateaubriand. Une Ode sur la mort du duc de Berry attire l'attention sur son jeune talent (1820). Vers le même temps, il s'éprend d'Adèle Foucher, qu'il épouse en 1822. Ils auront quatre enfants : Léopoldine (1824), Charles (1826), François (1828), et Adèle (1830). La mêlée romantique (1827-1830) LA PREFACE DE CROMWELL. Mais bientôt son évolution s'accélère. Il rêve d'assurer le triomphe du romantisme par un coup d'éclat : la conquête de la scène. En 1827, il publie Cromwell, drame en vers, accompagné d'une Préface qui constitue le manifeste anticlassique le plus éclatant et définit le drame romantique. LES ORIENTALES. En 1829, tenté par l'art pur, il affirme dans la Préface des Orientales la liberté de l'inspiration ; le recueil correspond d'ailleurs à l'élan d'enthousiasme philhellènique qui règne alors en France, mais il révèle aussi chez l'auteur une maîtrise accrue, un sens pratique et une virtuosité rythmique tout à fait remarquables. La même année Hugo publie un nouveau roman, de tendance humanitaire, Le Dernier jour d'un Condamné, et compose un second drame, Marion de Lorme, qui arrêté par la censure de Charles X, ne sera jouée qu'en 1831. LA BATAILLE D'HERNANI. C'est un troisième drame, Hernani, qui forcera les portes de la Comédie Française, citadelle des classiques. Le soir de la première (25 février 1830), les "Jeune-France", étudiants ou rapins comme Gérard de Nerval et Gautier, mènent l'assaut contre les "perruques" et assurent le triomphe de la pièce. Cette révolution littéraire précède de peu la révolution politique de juillet, et Hugo semble le pressentir lorsqu'il écrit dans la Préface d'Hernani (mars 1830) : "Le romantisme n'est, à tout prendre, que le libéralisme en littérature." LE CENACLE. Victor Hugo est maintenant le chef de file incontesté du romantisme, l'idole de la jeune génération. L'appartement de la Rue Notre-Dame-des-Champs où il s'est installé en 1827, sans détrôner tout à fait le salon de Nodier, est devenu le lieu de réunion du "cénacle" que constituent les romantiques militants, artistes ou écrivains comme Vigny, Dumas, Mérimée, Balzac, Sainte-Beuve, de Nerval et Gautier. C'est le quartier général où a été préparée, dans une activité fiévreuse, la bataille d'Hernani. La gloire littéraire (1830-1843) Avant trente ans, Victor Hugo, ce jeune dieu, accède à la gloire ; mais à peine commence-t-il à en savourer l'ivresse qu'il va en connaître les amertumes. Au lendemain d'Hernani le cénacle commence à se disperser. La première trahison et la plus grave est celle d'un ami très cher, Sainte-Beuve, qui noue une intrigue avec Mme Hugo. Son bonheur conjugal brisé, le poète, infidèle à son tour, s'éprend en 1833 de Juliette Drouet, liaison passionnée d'abord, puis sereine et inaltérable. Placée dans une situation difficile, Juliette Drouet forcera le respect par sa discrétion, sa tendresse et son dévouement. NOTRE DAME DE PARIS. Cependant un autre triomphe suit de près celui d'Hernani. Après le théâtre Hugo annexe au romantisme le roman avec Notre Dame de Paris (1831). Il y donne la mesure de son imagination, de sa puissance verbale, et exploite habilement le goût du temps pour le Moyen Age qui l'avait déjà inspiré dans ses Ballades. LES RECUEILS LYRIQUES. Entre 1830 et 1840, il va publier quatre recueils lyriques, Les Feuilles d'Automne (1831), Les Chants du Crépuscule (1835), Les Voix intérieures (1837), Les Rayons et les Ombres (1840). De l'un à l'autre on voit évoluer ses idées, s'affirmer son originalité et se préciser sa conception de la poésie. LE DRAME. Enfin Hugo fait jouer de nouveaux drames : Le Roi s'amuse (1832) ; puis en prose, Lucrèce Borgia et Marie Tudor (1833), Angelo (1835) ; en 1838, revenant au drame en vers, il donne son chef-d'œuvre, Ruy Blas. Cette période créatrice trouve son couronnement dans l'élection du poète à l'Académie Française (1841), mais se termine sur un échec, celui d'un dernier drame, Les Burgraves, en 1843. Signe des temps : la même année triomphe une tragédie néo-classique, la Lucrèce de Ponsard. La vie politique (1843-1851) MORT DE LEOPOLDINE. Cette année 1843 marque un tournant dans la vie de Victor Hugo. Le 4 septembre sa fille aînée Léopoldine, mariée depuis peu, se noie en Seine, à Villequier, avec son mari Charles Vacquerie. La douleur du père est atroce (voir notamment le poème Demain dès l'aube), et reste d'abord muette ; lorsqu'il peut l'exprimer dans ses poèmes, il ne se résout pas à les publier : il s'écoulera seize ans entre Les Rayons et les Ombres et le nouveau recueil lyrique contenant les pièces consacrées à la mémoire de Léopoldine, Les Contemplations. LE PAIR DE FRANCE. Détourné en partie de l'activité littéraire, Hugo va chercher un dérivatif dans l'action politique. La mission du poète telle qu'il la concevait trouvait là son aboutissement normal. D'autre part, après être resté réservé à l'égard de Louis-Philippe, il avait été conquis par la jeune duchesse d'Orléans, admiratrice enthousiaste de son oeuvre (1837). Il avait pu penser qu'en accédant au trône le prince héritier l'appellerait au ministère. La mort du duc d'Orléans (1842) avait mis fin brutalement à ses rêves, sans détruire son attachement à la duchesse et à ses enfants. Nommé pair de France en 1845, il intervient à la chambre haute en faveur de la Pologne, parle contre la peine de mort et l'injustice sociale. En 1848 il tente vainement de faire proclamer la régence de la duchesse d'Orléans. VICTOR HUGO ET LE PRINCE-PRESIDENT. Député de Paris à l'Assemblée Constituante puis à l'Assemblée Législative, Hugo se montre d'abord partisan résolu du prince Louis-Napoléon. Il est de ceux qui ont préparé son succès de longue date, en contribuant à répandre (depuis Les Chants du Crépuscule) la légende napoléonienne ; il a appuyé chaleureusement sa candidature à la Présidence de la République ; il semble même avoir envisagé un moment l'établissement d'un régime d'autorité en faveur du prince. Mais soudain, pour des raisons à la fois idéologiques personnelles il se rapproche de la gauche, dénonce les ambitions et les menées du prince-président, combat le césarisme dans un journal qu'il a fondé, l'Evénement. Au 2 décembre, il s'efforce sans succès de soulever le peuple de Paris et, risquant d'être arrêté, doit passer la frontière. L'exil (1851-1870) Après l'épreuve d'un deuil cruel, l'épreuve de l'exil achève de mûrir le génie de Victor Hugo. Le poète commence alors une nouvelle carrière ; c'est en exil qu'il va composer ou parfaire ses œuvres maîtresses. Il séjourne d'abord à Bruxelles (1851-1852) où il aborde la tâche la plus urgente : stigmatiser le coup d'Etat et son auteur ; il rédige à cet effet un récit virulent, L'Histoire d'un crime (qui ne paraîtra qu'en 1877) et un pamphlet, Napoléon le Petit. JERSEY (1852-1870). En août 1852 il passe à Jersey et s'installe avec les siens à Marine-Terrace. Poursuivant son oeuvre vengeresse, il compose et publie Les Châtiments (Bruxelles, 1853) satire éloquente, ironique, enflammée, où il clame son mépris et sa haine pour Napoléon III, son amour de la liberté et son espoir en des temps meilleurs. Répandu clandestinement en France, l'ouvrage galvanise l'opposition républicaine qui reconnaît dans l'illustre proscrit son chef spirituel. Cependant Hugo achève les Contemplations. En septembre 1853 une amie reçue à Marine-Terrace, Delphine de Girardin, l'initie au spiritisme ; dans les sombres mois d'hiver et de tempête, il est hanté par l'idée de la mort, le mystère de l'âme et du monde. Alors se libère en lui la tendance latente à une poésie hallucinatoire, et il ébauche, sous forme de visions apocalyptiques, une épopée philosophique qui aborde le problème du mal : La Fin de Satan, et le problème de l'infini : Dieu. Ces deux œuvres, commencées l'une en février-mars 1854, et l'autre au printemps de 1855, ne paraîtront qu'après sa mort, en 1866 et 1891. GUERNESEY (1855-1870). L'agitation des proscrits inquiétant les autorités locales, Hugo doit quitter Jersey pour Guernesey (octobre 1855). Il y acquiert une maison, Hauteville-House, où son imagination vibrera au spectacle de la mer et des côtes de France dans le lointain. LES OEUVRES GRAVES En 1856, il fait paraître Les Contemplations, son chef-d'oeuvre lyrique. Renonçant pour un temps à l'épopée métaphysique, il se consacre à l'épopée humaine, qu'il traduit sous deux formes, dans les vers de La Légende des Siècles (1859), et dans un immense roman, Les Misérables (1862). Après William Shakespeare (1864), qui traite plutôt du génie que de Shakespeare, viennent deux autres romans : Les Travailleurs de la mer (1866) et L'Homme qui rit (1869). LA FANTAISIE. Mais Hugo éprouve parfois un besoin de détente : alors il donne libre cours à sa fantaisie dans des oeuvres gaies et légères : Les Chansons des Rues et des Bois (recueil lyrique, 1865) et Le Théâtre en Liberté (publié en 1866). Epris de contrastes, séduit aussi, à cette date, par la diversité de Shakespeare, le poète exprime ainsi, par le double aspect de son oeuvre, la dualité des choses vues par son génie :ombre et lumière. La vieillesse (1870-1885) HUGO ET LA IIIème REPUBLIQUE. Triste retour, aussitôt suivi du siège de Paris et de la défaite. Mme Hugo est morte en 1868 ; c'est maintenant le tour de son fils Charles (1871). Député de Paris à l'Assemblée Nationale, Hugo vote contre la paix, puis démissionne. Pendant la Commune, il séjourne à Bruxelles, puis au Luxembourg. De retour à Paris, il échoue aux élections législatives, mais devient sénateur inamovible en 1876. Il est l'idole de la gauche républicaine et l'écrivain populaire par excellence. Lorsqu'il entre dans sa quatre-vingtième année, le peuple de Paris l'acclame (février 1881). Enfin, lorsqu'il meurt le 22 mai 1885, ses funérailles nationales, de l'Arc de Triomphe au Panthéon, prennent l'ampleur d'une apothéose.
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