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La jeunesse tourmentée (1768-1800) LES ANNEES BRETONNES (1768-1791) François-René de Chateaubriand est né au bord de la mer, à Saint-Malo. Il a conté, dans les Mémoires d'outre-tombe, ses jeux et ses rêveries sur les grèves de sa ville natale, et surtout ses mélancoliques séjours dans le manoir de Combourg, auprès d'un père taciturne et redouté, d'une mère superstitieuse et maladive, d'une sur tendre et exaltée. Dès l'enfance, il s'ouvre à la poésie de l'océan et de la lande sauvage qui entoure le château : "Ces flots, ces vents, cette solitude, furent mes premiers maîtres." Après avoir fait ses études classiques au collège de Dol [Dol-de-Bretagne], de Rennes et de Dinan, il hésite longuement sur l'orientation qu'il va donner à sa vie, car il se croit impropre à l'action. Finalement, il s'engage dans l'infanterie ; mais au bout de quelques mois il profite d'un congé pour se rendre à Paris, où il fréquente la cour et la société littéraire ; puis il s'embarque pour le nouveau monde. LES ANNEES ERRANTES (1791-1800) Chateaubriand séjourne en Amérique du 10 juillet au 10 décembre 1791. Il commença, sur les lieux mêmes, une relation de cette expédition qu'il compléta plus tard, de façon souvent désinvolte, grâce à des récits de voyageurs. En apprenant la fuite de Varennes et l'arrestation de Louis XVI, il décide de regagner la France pour se mettre au service de la monarchie menacée. Il se marie, puis émigre et s'engage dans l'armée des princes ; blessé au siège de Thionville, il se réfugie en Angleterre (1793). Il y mène, surtout au début, une existence misérable, vivant de leçons ou de traductions. Il travaille à une épopée indienne en prose, Les Natchez, et médite sur les événements qu'il vient de vivre. L'ESSAI SUR LES REVOLUTIONS (1797) En 1797, Chateaubriand publie à Londres un Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française de nos jours. Dans cette uvre touffue, souvent grandiloquente et amère, il montre qu'il a subi l'influence des philosophes du XVIIIème siècle ; il vante, avec Rousseau, l'état de nature et reprend, à l'occasion, les arguments de la pensée rationaliste contre la foi chrétienne ; mais il laisse percer par endroits une certaine inquiétude religieuse ; et surtout il nie le progrès humain, auquel ont cru Montesquieu, Voltaire et les encyclopédistes : "Qu'ai-je prétendu prouver dans l'Essai ? Qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil, et qu'on retrouve dans les révolutions anciennes et modernes les personnages et les principaux traits de la Révolution Française." Dans ce premier ouvrage se résument les angoisses et les déceptions de sa jeunesse. La carrière littéraire (1800-1814) LE RETOUR A LA FOI En 1798, à Londres, Chateaubriand apprend successivement la mort de l'une de ses soeurs et celle de sa mère. L'émotion de ce double deuil détermina en lui, si on l'en croit, un brusque retour à la foi de son enfance : "Je pleurais et je crus." En réalité, il cherchait depuis plusieurs années, parmi les peines de sa vie, un point d'appui spirituel ; l'événement couronnait un lent travail intérieur. Quoi qu'il en soit, il résolut dès lors de consacrer son talent à la défense et à la restauration des croyances religieuses que la Révolution avait combattues. A ce dessein répond la publication d'Atala, de René, du Génie du christianisme, des Martyrs. La carrière politique (1814-1830) CHATEAUBRIAND ET LA RESTAURATION Chateaubriand salue avec joie le retour des Bourbons et, sans abdiquer son indépendance, il se met au service de la Restauration. Pendant les Cent Jours, Louis XVIII, réfugié en Belgique, le nomme ministre de l'Intérieur ; puis, après Waterloo, pair de France. Mais Chateaubriand déplaît au roi en publiant De la Monarchie selon la Charte ; il passe bientôt à l'opposition ultra-royaliste et fonde un journal, Le Conservateur, où brille son talent de polémiste ; lorsque le duc de Berry est assassiné, en 1820, il en rend responsable le ministre Decazes. Louis XVIII l'éloigne en l'élevant aux honneurs ; il lui confie l'ambassade de Berlin (1821), puis celle de Londres (1822). Chateaubriand représente la France au Congrès de Vérone, où il joue un rôle de premier plan, et il est nommé ministre des Affaires étrangères (1823) ; il entraîne son pays dans une guerre en Espagne, pour le rétablissement de Ferdinand VII sur le trône. Mais, de nouveau, il indispose le roi et tombe en disgrâce ; il passe alors à l'opposition libérale et mène campagne au Journal des Débats pour les libertés publiques. Nommé par Charles X ambassadeur à Rome, il démissionne lors de la constitution du ministère Polignac ; sa popularité devient considérable. LES ESSAIS POLITIQUES (1814-1820) Pendant cette période, Chateaubriand a composé plusieurs ouvrages politiques. En 1814, il a rédigé De Bonaparte et des Bourbons, qui est à la fois un pamphlet contre Napoléon et un éloge de la monarchie légitime : il condamne les guerres de l'Empire et flétrit la tyrannie du pouvoir impérial, puis rappelle aux Français la mission traditionnelle de leurs rois. En 1816, dans De la Monarchie selon la Charte, il définit son idéal politique : le roi doit régner, mais non gouverner. En 1820, enfin, il publie des Mémoires sur la vie et sur la mort du duc de Berry. L'EDITION DES OEUVRES COMPLETES (1826-1831) Pendant la même période, Chateaubriand a confié à l'éditeur Ladvocat le soin de publier ses oeuvres complètes, qui paraissent de 1826 à 1831. L'écrivain y incorpore plusieurs ouvrages inédits. Les Aventures du denier Abencérage (1826) sont une transposition poétique et romanesque d'impressions de voyage qui n'avaient pu trouver place dans L'itinéraire : Chateaubriand conte une pathétique histoire d'héroïsme et d'amour, qui se déroule à Grenade, au début du XVIème siècle. Les Natchez (1826) sont l'épopée en prose que Chateaubriand a composé jadis pendant l'exil à Londres : les aventures de René, de la jeune Indienne Céluta et du vieux sachem Chactas y sont contées magnifiquement, avec, comme fond de tableau, un soulèvement des Indiens d'Amérique contre leurs conquérants d'Europe. Le Voyage en Amérique (1827) est le récit que l'explorateur du Nouveau Monde a entrepris, si on l'en croit, dès 1791 : Chateaubriand n'a pu voir tous les pays qu'il décrit, et, comme dans Atala, il utilise des sources livresques ; mais il révèle la flore et les couleurs de ces contrées lointaines avec une incomparable richesse verbale. La retraite (1830-1848) CHATEAUBRIAND ET LA MONARCHIE DE JUILLET A l'avènement de Louis-Philippe, Chateaubriand refuse de composer avec l' "usurpateur" et donne sa démission de pair : sans se faire illusion sur l'avenir de la monarchie légitime, il préfère disparaître avec elle, plutôt que de mentir à son passé. Il fréquente alors assidûment, à l'Abbaye-aux-Bois, le salon de Mme Récamier, où il trône et impose le respect. Un moment, il se met au service de la duchesse de Berry, qui, en 1832, a suscité, dans l'Ouest, un soulèvement légitimiste ; il est même poursuivi en Cour d'assises pour la publication d'un "mémoire" sur la captivité de cette romanesque princesse ; et il accomplit, en son nom, une mission auprès de Charles X, réfugié à Prague (1833). Puis il se confine dans une vie de retraite studieuse, publie un Essai sur la Littérature anglaise (1836), une relation sur Le Congrès de Vérone (1838) et une Vie de Rancé (1844). Devenu infirme, il se fait transporter chez Mme Récamier, où il lit ses Mémoires d'outre-tombe devant un groupe de fidèles. Il s'éteint le 4 juillet 1848 ; il est enterré, selon ses voeux, au bord de la mer, sur le rocher du Grand-Bé [A Saint-Malo].
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