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      Ici sont répertoriés tous les textes envoyés par les internautes. Merci de préciser les éventuelles sources bibliographiques.

     

  • Léo: "Les Liaisons dangereuses" de Pierre Choderlos De Laclos
  • Mel: "La Vie est ailleurs" de Milan Kundera
  • Yannick : "Des fourmis et un homme", commentaire sur Bernard Werber
  • Watters : petite précision sur Ernest Renan
  • Euch'gars : à propos de Lille 2004, parution de nouvelles...
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    Léo :

    "Les Liaisons dangereuses"

    "Les Liaisons dangereuses" est le seul roman qu'a écrit Pierre Choderlos De Laclos, libertin du XVIIIème siècle. Il s'agit d'une intrigue amoureuse sous forme de roman épistolaire qui met en avant le libertinage. Les deux personnages principaux sont la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, deux libertins, anciens amants qui manigancent dans le but de séduire une jeune fille vierge (Cécile Volanges) et une femme mûre dévote (Madame de Tourvel). En effet, la marquise de Merteuil organise la séduction de Cécile Volanges afin de satisfaire un désir de vengeance et celle de Madame de Tourvel dans une simple idée de défi que la marquise impose au vicomte.

    Il est possible que Pierre Choderlos De Laclos ait publié ce roman dans un but de provocation vis à vis de l'Eglise qui était remarquablement hostile au libertinage. En effet les libertins étaient considérés comme des personnes dépravées. Sans doute que cette hostilité était due au fait que les libertins exprimaient une grande liberté de moeurs.


     

    Mel :

    «La Vie est ailleurs» de Milan Kundera :

      Milan Kundera est un de ces auteurs contemporains dont je conseille la lecture. A la fois romancier et auteur critique, son oeuvre est l'une des plus exigeantes qu'il nous soit donné de lire aujourd'hui et j'emploie ce mot dans son sens le plus radical, pour signifier que cette oeuvre présente un défi extrêmement difficile à relever, qui nous met en question de manière irrévocable. Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie et ce n'est qu'en 1975 qu'il s'installe en France. En 1970, il écrivit une de ses oeuvres les plus remarquables, La Vie est ailleurs qui reçut le prix Médicis Etranger en 1973. L'auteur avait tout d'abord pensé intituler ce roman L'Age lyrique. L'âge lyrique, selon Kundera, c'est la jeunesse, et ce roman avant tout une épopée de l'adolescence ; épopée ironique qui corrode tendrement les valeurs tabous : l'Enfance, la Maternité, la Révolution et même la Poésie. En effet, le héros - ou presque l'anti-héros - Jaromil est poète et c'est sa mère qui tel un démiurge l'a créé poète. Sa mère l'accompagne (immatériellement) jusqu'à ses lits d'amour et (matériellement) jusqu'à son lit de mort. Il écrit la première poésie de sa vie après avoir regardé Magda, «la bonne à tout faire» par le trou de serrure de la salle de bain. Il ne lui est donné de devenir homme que dans sa poésie. A 19 ans s'abat sur son pays la révolution socialiste et la terreur. Il comprend que la révolution a besoin de poésie. Un jour Kundera donna une définition du lyrisme : « Le lyrisme est une ivresse et l'homme s'enivre pour se confondre plus facilement avec le monde. La révolution ne veut pas être étudiée et observée, elle veut qu'on fasse corps avec elle ; c'est en ce sens qu'elle est lyrique et que le lyrisme lui est nécessaire.» Jaromil : personnage touchant et ridicule, horrible et d'une innocence totale («l'innocence avec son sourire sanglant ») mais il est en même temps un vrai poète. C'est Rimbaud pris au piège d'une révolution ! Dans cette épopée de l'illusion lyrique Kundera examine donc le «stupide âge lyrique» avec pour principaux thèmes : l'attitude lyrique, l'érotisme lyrique et le rapport entre inexpérience et désir de l'absolu. Ces thèmes se révèlent à travers l'histoire d'un personnage et une méditation sur la poésie européenne.

      Je suis parfaitement d'accord avec François Ricard qui en 1978 déclare : «La lecture de ses oeuvres est une véritable dévastation.» Les critiques emploient le mot de «subversion». Mais ce qui est particulièrement intéressant est que son uvre ne se déclare pas telle, elle ne propose pas de théorie ni de morale de la subversion. Elle l'est doucement, «insidieusement» dirait à juste titre François Ricard. Extérieurement ses romans et nouvelles sont relativement inoffensifs : forme d'apparence traditionnelle, décor repérable, personnage bien identifiés, temporalité et intrigue vraisemblable et surtout une écriture simple. Mais le lecteur se rend vite compte qu'il ne s'agit pas là d'une histoire amusante et il finit par replonger dans une profonde incertitude. Mais cette subversion est beaucoup plus efficace que les dénonciations les plus flagrantes. Kundera ne détruit pas le monde avec fracas ; il le défait pièce par pièce. Mais plus encore que son apparence anodine, ce qui caractérise l'esprit subversif de Kundera, c'est son radicalisme, la négativité sur laquelle il repose, négativité qui est aussi politique. Il est tout à fait vrai que l'uvre de Kundera constitue l'une des dénonciations les plus virulentes du stalinisme, dont elle démontre impitoyablement les mécanismes. Mais si Kundera a été directement impliqué par l'histoire et la politique de son pays, il s'en est détourné. On a fait de Kundera un écrivain politique mais ceci à tort. Car c'est toute politique, c'est la réalité politique que cette uvre récuse. La subversion s'attaque à l'idée même de politique. Il ne faut donc pas s'arrêter en chemin avec cet écrivain mais pousser l'analyse jusqu'au bout. Ce n'est pas seulement une satire de la «mauvaise poésie». L'objet de la critique est bel et bien toute poésie, toute forme de lyrisme quelle qu'elle soit. En fait petit à petit on ne parvient plus à tenir à distance Jaromil et notre rire, si on veut le continuer, c'est contre soi-même peu à peu que l'on doit le tourner. La caricature est devenue miroir. Ainsi le dernier recours est de s'obstiner à considérer la poésie et Jaromil comme mauvaise, mais elle ne l'est pas plus qu'une autre ? Cette illusion est en fait un moyen de conserver et d'innocenter notre propre foi et «l'authenticité» en la valeur de la poésie. Ainsi avec Don Quichotte et Madame Bovary, La Vie est ailleurs est peut-être l'ouvrage le plus fort à avoir été écrit contre la poésie.

    Tous les héros de Kundera n'ont vécu, souffert, milité, aimé et vieilli que pour en arriver inévitablement à cette conclusion, que vivant, militant, aimant, ils n'ont fait toujours en vérité que se prendre pour d'autres qu'ils ne sont, et surtout, prendre le monde pour ce qu'il aurait peut-être dû être mais qu'il n'est pas, i.e. pour la création de Dieu.


     

    Yannick :

    Des fourmis et un homme

    Sommes-nous ce que nous sommes ? Des être intelligibles à deux "Doigts" d'atteindre le plus haut degré d'intelligence terrestre ? Telle est la question absolue que relativise Bernard Werber dans ses écrits.
    Né en 1961, cet écrivain de l'intraterrestre nous amène dans un univers scientifique, romanesque et fantastique.
    Par le parrallèlisme de l'Homme et de la fourmi, essayant de trouver quelques adéquations entre ces deux civilisations intelligentes (N.B. : l'intelligence étant la faculté de s'adapter), ce pionnier de l'immensément petit nous livre les secrets de son univers, suscitant une réelle réflexion à chacune de ses pages.
    A travers ses différentes œuvres, il nous offre un " savoir relatif et absolu " (cf : Livre secret des Fourmis) et repousse les limites de notre entendement de la science, de nos croyances, de la vie et des phénomènes philosophiques en découlant.
    Ces informations anodines prennent toute leur vigueur de par leur nouvelle application dans les romans qui suivent. "Le Jour des Fourmis", roman formico-policier nous donne encore l'occasion d'apprécier le génie de Werber.
    Tout en gardant le jeu du parallèlisme infra-terrestre et supra-terrestre, et se basant sur "L'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu", il nous plonge dans une aventure mélant guerre contre les Doigts (nom donné aux humains par les fourmis) et meurtres inexpliqués (dont l'enquête est menée par un policier égocentrique et une journaliste névrosée).
    Pour apprécier l'art de cet écrivain, je vous invite à lire et à réfléchir sur les deux ouvrages pécédemment cités.


    Watters :

    Petite précision sur Ernest Renan

    Il existe sur l'île de Bréhat, dans les Côtes d'Armor, en Bretagne, un rocher appelé "la chaise de Renan". Ernest Renan avait en effet l'habitude de s'asseoir à cet endroit pour méditer.
    Cet auteur est une véritable "star" locale. D'une part, on trouve sa statue à Tréguier, ainsi que son musée, situé dans sa maison natale. D'autre part, la plupart des communes des alentours ont une rue à son nom.
    Renan est donc, pour la côte de Granit Rose, l'équivalent de Chateaubriand pour la Côte d'Emeraude (la région de Saint-Malo et Dol-de-Bretagne). Là aussi, on peut visiter le château natal à Combourg, et plusieurs rues des environs portent son nom. Les Bretons sont donc si attachés aux grands auteurs locaux ?

    Citation gravée sous sa statue : "On ne fait de grandes choses qu'avec la science et la vertu. La foi qu'on a eue ne doit jamais être une chaîne. L'homme fait la beauté de ce qu'il aime et la sainteté de ce qu'il croit."


    Euch'gars

    A propos de Lille 2004...

    A l'occasion de l'événement "Lille 2004", qui promulgue notre chère capitale du Nord capitale européenne de la culture, une série de huit nouvelles, écrites par des auteurs émergents, a été publiée, dont le thème central est la migration. Pour être plus précis, il s'agit des "migrations d'une heure ou d'une vie, d'ici et d'ailleurs, d'autres lieux et d'autres temps", et toutes ces nouvelles ont comme point de départ celle de Marie Desplechin "Les arpenteurs".
    J'en ai actuellement lu trois, à savoir "Homme du Sud, femme du Nord" de Wang Chao, "Douanes" d'Olivier Adam, et "Le convoyeur", de Christophe Paviot. En ce qui concerne la première, c'était la première fois que je lisais un auteur chinois. Est-ce dû au traducteur ou à l'écrivain ? Je n'ai pas vraiment accroché, mais pas tant à cause de l'histoire qu'à cause de l'écriture, faite de longues phrases qui ne font que se répéter. La seconde m'a semblé déjà plus intéressante, bien que pas tellement originale. Mais j'aime le côté poisseux que donne l'auteur aux choses. Quant à la troisième, elle reste sans doute ma préférée, car originale (elle) et surtout amusante. Elle m'a plutôt surpris, et en (très) bien.
    Voilà, je voulais juste signaler cette initiative, et vous donner mon avis sur ces écrits, en attendant de découvrir les autres. Vous pouvez d'ailleurs les télécharger sur www.lille2004.com.


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