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Le libertin (1694-1726) Né à Paris, en 1694, François-Marie Arouet, issu d'un milieu bourgeois aisé (son père était notaire à Châtelet), élève des jésuites au collège Louis-le-Grand, est d'abord un brillant élève, puis un jeune homme mondain et séduisant, un libertin dont la hardiesse d'idées et de moeurs n'est pas sans faire scandale. De remarquables débuts littéraires, notamment dans la poésie tragique et épique, ne l'empêchent pas d'être arrêté et emprisonné pendant onze mois à la Bastille à cause d'une satire politique sur le règne de Louis XIV (1717). Mais ses mésaventures elles-mêmes sont pour lui une nouvelle occasion de déployer son esprit et il ne sort de captivité que pour devenir un poète à la mode, ami des plus grands seigneurs. C'est à cette époque qu'il prend le pseudonyme de Voltaire et commence à bâtir sa fortune par de fructueuses spéculations financières. L'anglophile (1726-1734) Une querelle avec le chevalier de Rohan-Chabot lui rappelle toutefois qu'il n'est qu'un roturier : son adversaire le fait bâtonner, lui refuse réparation par les armes, obtient son internement à la Bastille et l'oblige finalement à s'exiler en Angleterre où il séjourne de 1726 à 1729. Ce pays, où du reste il est reçu par les plus grands personnages et même admis à la cour, va exercer une influence décisive sur la formation de son goût et de sa pensée : il y fera ses débuts d'historien en préparant une Histoire de Charles XII qui paraîtra à Paris en 1731 et qui vaudra autant par l'agrément du récit que par la portée de la leçon politique et l'exactitude scientifique de l'information ; c'est en Angleterre également que, sous l'influence de Shakespeare (totalement ignoré jusque-là par les écrivains français), il concevra son chef-d'oeuvre dramatique Zaïre et surtout que, sous l'influence des institutions et des moeurs anglaises, la défense de la liberté lui apparaîtra comme un objectif de premier ordre dans la lutte philosophique. Anglophile convaincu, il fait une apologie systématique de la pensée et des usages britanniques dans ses Lettres philosophiques ou Lettres anglaises, lettres fictives, publiées en Hollande en 1734 et répandues clandestinement en France avec un succès considérable : il en profite pour vulgariser un certain nombre d'idées philosophiques et condamner indirectement les institutions françaises. Grand admirateur de Newton et féru de la méthode expérimentale chère aux savants et aux philosophes anglais, il attaque Pascal et, dans la vingt-cinquième et dernière lettre, oppose au mysticisme de ce dernier un culte de la raison et de l'homme où se marque déjà sa personnalité. Sur le plan proprement littéraire, il reste néanmoins fidèle à l'idéal classique dont il prend la défense dans une fantaisie allégorique en prose mêlée de vers, le Temple du Goût. Le dilettante (1734-1744) Voltaire, qui était revenu à Paris depuis 1729, et dont la production était plus féconde que jamais, notamment au théâtre, doit à nouveau s'enfuir après la condamnation par le Parlement des Lettres anglaises. Il se réfugie au château de Cirey, chez Mme du Châtelet, près de la frontière lorraine, où il va mener de 1734 à 1744 une existence de dilettante, mêlant le plaisir et le travail, célébrant en poète épicurien le luxe et la civilisation, poursuivant, non sans originalité, son œuvre de dramaturge, continuant à prendre la défense du goût classique, menant de nouvelles recherches historiques en vue d'ouvrages futurs, cherchant à prendre un contact personnel avec la science par des expériences de laboratoire. Mme de Châtelet était elle-même férue de sciences et guida les travaux de Voltaire en ce domaine. En même temps, il noue - non sans y révéler parfois des intentions malicieuses - de vastes relations épistolaires avec les correspondants les plus divers, allant du pape Benoît XIV au prince héritier de Prusse, Frédéric, en qui il croit voir un futur roi philosophe, en passant par le moraliste Vauvenargues, le financier Helvétius, des familiers comme Thiériot, etc. Le courtisan déçu (1744-1753) Dans les années suivantes, Voltaire tente l'expérience des cours : de 1744 à 1747 auprès de Louis XV, de 1747 à 1750 à Lunéville et à Commercy chez le roi Stanislas de Lorraine, beau-père de Louis XV, et enfin de 1750 à 1753 auprès de Frédéric II à Berlin et à Potsdam. Chaque fois, et surtout dans le dernier cas, de vifs mécomptes l'attendent et le pessimisme du courtisan déçu n'est pas sans influencer les débuts du conteur. Toutefois, il croit encore à la possibilité du bonheur et les éléments d'une sagesse se dégagent de Zadig, ou la destinée, histoire orientale (1747), tandis que dans Micromégas la leçon de scepticisme et d'universelle relativité qui résulte d'imaginaires voyages interplanétaires est tempérée par la certitude que les vérités scientifiques ont une valeur absolue. Il occupe également cette période à terminer son grand ouvrage Le Siècle de Louis XIV (1751) : il y atteint sa maturité d'historien et met une critique historique sérieuse et un art à la fois concis et brillant au service de la présentation d'un de ces siècles de perfection qu'il croit distinguer périodiquement dans l'évolution de l'humanité sous l'influence d'un de ces grands hommes qui, d'après lui, orientent de façon décisive le cours de l'histoire. Mais il ne tarde pas à s'apercevoir que, si l'on peut faire sans réserve l'apologie des arts dans ce genre de siècles, ceux-ci offrent souvent, comme envers, intolérance et persécutions politiques et religieuses. L'indésirable (1753-1759) Voltaire lui-même vient d'en faire l'épreuve avec Frédéric II et, contraint de regagner la France, indésirable toutefois à Paris comme à Berlin, il va errer de 1753 à 1760 à la recherche d'un gîte à travers l'Alsace et la Suisse. Il séjournera quelques temps près de Genève dans une propriété appelée les Délices, mais, devant les tracasseries du Grand Conseil de Genève, il doit partir à nouveau et finalement achètera en 1759 le château de Ferney, près de la frontière suisse. Cette période de persécution voit naturellement s'accentuer ses attaques contre tout optimisme trop facile, notamment à la suite du tremblement de terre de Lisbonne (1755) et, dans son meilleur conte, Candide (1759), il montre avec un humour noir comment le monde est incohérent et la vie absurde. Toutefois une sagesse reste encore possible par une activité bienfaisante et immédiate, loin des discussions théoriques et abstraites. Voltaire lui-même continue ses travaux historiques, en mettant de plus en plus l'accent sur les réalités modestes des problèmes économiques. Le patriarche (1759-1778) A partir de 1759, Voltaire, installé à Ferney où il vit en châtelain éclairé, va exercer un véritable règne intellectuel et devient une figure de légende, un "patriarche", le "roi Voltaire" qui reçoit chez lui les personnalités les plus éminentes de l'Europe et leur offre une hospitalité fastueuse. Il continue son oeuvre littéraire et publie ses derniers contes, mais surtout il se tourne de plus en plus vers l'activité philosophique par le pamphlet, par l'action humanitaire et militante et par la publication de traités philosophiques, Traité sur la Tolérance et Dictionnaire portatif couramment appelé Dictionnaire philosophique. Enfin, sa correspondance à cette époque reste abondante. Il songe à rentrer à Paris au début du règne de Louis XVI, notamment au moment du ministère de Turgot, dont les réformes l'intéressent : il n'a pas perdu le goût de la lutte, mais il meurt en 1778, peu de temps après son retour dans la capitale, épuisé par les émotions d'un ultime triomphe que lui firent le public et les comédiens français lors de la sixième représentation de sa tragédie Irène.
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