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    Biographie

    Du positivisme au dilettantisme

    Ernest Renan (1823-1892) est, comme Fustel de Coulanges (1830-1889), un défenseur de la méthode érudite et scientifique en histoire, mais son itinéraire moral et religieux est beaucoup plus complexe. Né à Tréguier, en Bretagne, élevé dans la piété et destiné au sacerdoce, il se heurte à un certain nombre de difficultés dans la foi traditionnelle, dont il aimait pourtant (et aimera toujours) la tonalité affective, et renonça, non sans une crise douloureuse, à se faire prêtre. Etant devenu en 1846 l'ami du chimiste Marcelin Berthelot, il voua à la science un culte qui remplaça pour lui la religion. La discipline scientifique qui l'intéresse, c'est la philologie, c'est-à-dire l'étude critique des textes anciens, à laquelle il s'était intéressé dès 1844 au grand séminaire de Saint-Sulpice où il apprit l'hébreu. Dans L'Avenir de la science (composé en 1848, mais publié seulement, pour des raisons d'opportunité, en 1890), il définit les principes d'une critique positiviste, qui cherche à replacer par l'érudition les textes et les oeuvres d'art dans leur époque. Il fera lui-même oeuvre de savant en composant des ouvrages de linguistique et en entreprenant une vaste Histoire des Origines du Christianisme, commencée par une Vie de Jésus (1863) et terminée en 1881 par une Etude sur Marc Aurèle et la fin du monde antique (un Index général devait encore paraître en 1883). Toutefois, et bien qu'il ait appuyé son enquête sur une abondante documentation, renforcée par un voyage au Liban et en Palestine (1861), il utilise avec souplesse son érudition, allant parfois jusqu'à "solliciter" des textes suivant sa propre expression, et n'hésitant pas à recourir à des intuitions assez modernes pour interpréter la mentalité des hommes du passé. Par exemple, il explique le délire de Néron par un certain romantisme, contre lequel il cherchait lui-même, comme beaucoup d'hommes de sa génération, à réagir. Sans perdre sa foi en la rigueur de la méthode scientifique (son oeuvre de savant l'amène à être professeur, puis administrateur du Collège de France), il incline à croire, surtout après les événements de 1870-1871 qui le troublèrent beaucoup, que la vérité est difficile atteindre et, se laissant aller à un certain dilettantisme intellectuel, il préfère se livrer au jeu de la confrontation des idées dans des Dialogues philosophiques (1876), puis dans des Drames philosophiques , qui lui permettent de mieux saisir le pour et le contre de chaque thèse. Enfin, vers la fin de sa vie, c'est par une sorte de transposition poétique de son enfance et de sa jeunesse qu'il expose son évolution intérieure et ses difficultés intellectuelles et morales. C'est là l'objet de ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse publiés en 1883.

     

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