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Un jeune homme discret Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux est resté très discret sur sa propre vie. Ses romans de jeunesse se déroulent dans un cadre rustique situé en Auvergne, dans cette province où Marivaux, né à Paris en 1688, suit à onze ans son père devenu directeur de l'Hôtel des Monnaies de Riom, reçoit une solide formation de latiniste chez les Oratoriens et s'adonne à de vastes lectures romanesques. La vocation littéraire Revenu à Paris en 1710 pour s'inscrire à l'Ecole de Droit, Marivaux se consacre entièrement à la littérature et affirme rapidement sa vocation avec deux romans, Les effets surprenants de la sympathie (1713), La Voiture embourbée (1714) et deux parodies burlesques, L'Illiade travestie (1717), et le Télémaque travesti (1717 ; éd. 1726). La rupture avec le classicisme A partir de 1717, Marivaux rédige pour le Nouveau Mercure de France, journal mensuel, une série dessai sur les habitants de Paris, le peuple, les bourgeois, les gens du monde, les beaux-esprits. Ses Pensées sur la clarté du Discours marquent en 1719 sa rupture avec le classicisme : la vraie clarté n'est possible, selon lui, que pour les pensées communes ; pour les pensées subtiles et singulières, il faut exclure une vision analytique du réel et renoncer à la recherche de l'expression exacte ; l'écrivain suggérera donc les nuances, sans craindre de juxtaposer des termes qui ne l'ont jusqu'ici jamais été. C'est ainsi qu'il pourra donner de sa pensée une approximation aussi exacte que possible. La réussite théâtrale Ruiné en 1720 par la banqueroute de Law, Marivaux devient avocat, sans pour autant renoncer à la littérature. Après le relatif succès à la Comédie-Italienne de sa première comédie, Arlequin, poli par l'Amour (1720), il fait rapidement figure de maître dans un genre où, durant vingt ans, il équilibre l'ironie et la sensibilité, la passion romanesque pour, la femme et l'absence complète d'illusions à son égard. Le retour au roman Journaliste réputé et auteur à succès, Marivaux devient en 1730 l'hôte assidu des salons littéraires et mondains de Madame de Deffand et de Madame de Tencin. Il surprend les habitués avec la parution, en 1731, de la première partie de La vie de Marianne. Ce récit, par une dame du monde et à l'une de ses amies, de sa vie extrêmement mouvementée se prolonge jusqu'en 1741 par dix autres parties, et demeure inachevé. L'apparent détachement de Marivaux envers son oeuvre romanesque ne l'empêche pas de publier en 1734 et 1735 les cinq premières parties d'un autre roman resté inachevé, Le paysan parvenu, où un personnage mûri par la vie raconte et interprète sa réussite sociale.
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