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  • Alfred de Musset

     

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    Biographie

    L'adolescence brillante (1810-1833)

    Le Parisien Alfred de Musset fut un enfant précoce et un adolescent brillant, admis dès l'âge de 18 ans au Cénacle de la rue Notre-Dame-des-Champs. Dans son premier recueil de vers, les Contes d'Espagne et d'Italie (1830), il affiche un romantisme tapageur, si plein de couleur locale et de virtuosité spirituelle qu'il n'est pas sans donner quelque impression de parodie. Mais il ne tarde pas à faire entendre une voix plus personnelle, condamne un exotisme factice, s'insurge contre le romantisme "humanitaire" d'après 1830, réclame dans Namouna (1832) le droit de parler des contradictions de son propre coeur et traduit dans Rolla (1833) son douloureux déchirement entre sa soif d'absolu et son scepticisme moral et religieux. Cette dualité, transposée dans le domaine théâtral, fait le fond de ses Caprices de Marianne (1833), comédie non représentée, car Musset, dégoûté du théâtre par l'échec, à l'Odéon, de sa comédie en prose, La Nuit vénitienne (1830), avait renoncé à la scène et ne composait ses pièces que pour son plaisir, en toute liberté, comme "un spectacle dans un fauteuil".

    La jeunesse tourmentée (1833-1837)

    A cette adolescence brillante devait succéder une jeunesse tourmentée : au cours des années 1833-1835, une liaison avec George Sand aboutit, notamment après un orageux voyage à Venise, à un véritable effondrement sentimental chez le poète. Il rompt en mars 1835, mais reste dominé par le souvenir de sa maîtresse et de Venise, souvenir qui va marquer ses principales oeuvres ultérieures en donnant à son talent brillant et désinvolte un poids authentique de souffrance humaine, qui lui manquait quelque peu jusque-là. Il achève une pièce (commencée en 1833), sur ces jeux de l'amour et de l'orgueil qu'il venait de trop bien connaître : On ne badine pas avec l'amour (1834), où il sait allier le grotesque et le sublime. Toutefois, si le comique est surtout abondant au début de la pièce, le dénouement tragique fait de cette comédie un vrai drame romantique. Musset allait du reste apporter sa contribution au genre du drame par la composition d'une puissante fresque théâtrale sur la Florence du XVIème siècle. Il plaçait au centre de sa pièce, Lorenzaccio (1835), un curieux personnage, débauché et héroïque, mimant le vice pour mieux parvenir à ses fins politiques et suspendant ainsi toute sa vie à un meurtre, c'est-à-dire à un acte dont la portée fût suffisante pour rendre un sens à sa destinée. Il y avait quelque chose de Musset dans ce héros complexe et tourmenté, mais c'est plutôt un roman autobiographique, La Confession d'un Enfant du siècle (1836), et surtout dans ses grands poèmes des Nuits (Mai, 1835 - Décembre, 1835 - Août, 1836 - Octobre, 1837), ainsi que dans une Lettre à Lamartine (1836), qu'il nous livre, sous forme voilée, les souvenirs de son aventure passionnelle et de la crise qui s'ensuivit. Il y exprime la blessure de ce qu'il considère comme une trahison, sa colère première suivie d'un lent apaisement, l'obsession permanente de sa solitude. Il y rattache sa douleur personnelle au "mal du siècle" ambiant et surtout médite sur l'inspiration poétique : sans nier qu'elle puisse être liée au bonheur et à la joie, elle lui semble être autrement profonde quand elle provient d'un cur ébranlé par la souffrance.

    Les ultimes sursauts du génie (1838-1857)

    En fait, la souffrance n'abandonnera jamais Musset jusqu'à sa mort : malade, ne trouvant pas dans de nouvelles liaisons les consolations attendues, il connaît une déchéance précoce qu'aggrave une tendance à la boisson. Son inspiration ne se tarit quand même pas complètement et son génie a d'ultimes sursauts : il garde intact son idéal de pureté poétique, sait encore traduire le ton de la légèreté et de la fantaisie, notamment dans de charmants contes en prose, l'aimable dilettantisme qui le rendit si singulier parmi les romantiques et parfois revit, en le purifiant, son passé sentimental. Avant de mourir, vieilli avant l'âge, le 2 mai 1857, il connaît une dernière satisfaction littéraire : à partir de 1847, ses pièces de théâtre sont portées à la scène avec un succès qui ne fera que croître jusqu'à nos jours. Quant à ses poésies, si dès 1871, Rimbaud les a jugées fades et superficielles, elles n'ent ont pas moins constitué pour la postérité un modèle de sincérité littéraire difficile à surpasser : Musset est pour Taine celui qui "n'a jamais menti".

     

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