Vous trouverez ici une biographie de l'auteur , ainsi que tous les écrits le concernant, qu'ils proviennent des animateurs du site ou des internautes :
L'enfant prodige et révolté (1854-1871)
Le génie d'Arthur Rimbaud, né à Charleville en 1854, ne s'est pas formé loin de toute influence littéraire : il fut un élève brillant et il admirait Hugo, Baudelaire, les Parnassiens. Son professeur de rhétorique, Georges Izambard, encourage ses premiers vers où il reprend par exemple le thème romantique des émois de jeunesse, mais avec un accent très neuf de fantaisie sentimentale et ironique. Cependant cet enfant prodige se montre très vite enfant révolté, révolté contre l'autorité de sa mère et, d'une façon plus générale, contre le conformisme moral de la société bourgeoise. Cette révolte, il va l'exprimer dans une série de poèmes de forme et de méthode encore assez traditionnelles, composés entre septembre 1870 et mai 1871, et par un goût du vagabondage qui se traduit par plusieurs fugues en Belgique et à Paris.
Le voyant (1871-1875)
Rimbaud, rentré à Charleville en mai 1871, met au point sa méthode poétique, qu'il expose dans la fameuse lettre dite "du Voyant" (15 mai), adressé à un jeune poète, Paul Demeny. Reprenant un certain nombre d'idées déjà énoncées par les romantiques sur la mission du poète, qui doit "être voyant, se faire voyant, voleur de feu", dont l'oeuvre doit guider l'humanité dans "sa marche au Progrès" et se situer "en avant", Rimbaud en tire les conséquences extrêmes : il faut atteindre à cette voyance par "un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens" ; ne pas reculer devant un "inconnu" qui peut remettre en question la raison même du poète ; enfin "trouver une langue" nouvelle qui traduise tout ce que le poète, devenu le "suprême savant", aura vu au cours de ses expériences de "là-bas". Toutes ces recherches aboutissent à une véritable dépersonnalisation de l'auteur : "Je est un autre", écrit-il. Muni de ces idées et du poème Le Bateau Ivre, qui annonce l'aventure poétique souhaitée, Rimbaud, invité par Verlaine, arrive à Paris (mi-septembre 1871). Pendant l'hiver 1871-1872, il fréquente les milieux littéraires parisiens et se livre à une série d'expériences poétiques, qui comportaient vraisemblablement l'utilisation des drogues, le jeûne, le travail nocturne et surtout une sorte d'entraînement volontaire et progressif à l'hallucination. Epuisé par cette existence, il part avec Verlaine, pour la Belgique, puis l'Angleterre, de juillet à décembre 1872. Au printemps 1873, Rimbaud, qui est las de cette amitié orageuse et de l'aventure poétique, rentre dans sa famille et s'installe dans une propriété à la campagne près de Vouziers. Il commence une sorte de violente confession lyrique, intitulée d'abord Le Livre païen ou Le Livre nègre, puis Une saison en Enfer, dans laquelle il évoque le risque moral et poétique qu'il a couru, considérant qu'il a traversé un véritable enfer. Une nouvelle rencontre avec Verlaine qui, le 20 juillet 1873, ivre, blesse son ami d'un coup de revolver, confirme alors Rimbaud dans sa tentative pour retrouver l'équilibre. On ne peut pas dire qu'il se convertisse (comme le fait Verlaine à la même époque), car l'espoir de régénération qu'il confie à ses poèmes reste de nature assez équivoque, mystique ou rationnelle, on ne sait trop. En tout cas, la Saison en Enfer, imprimée en octobre 1873, se clôt sur un adieu à la poésie. Pourtant cet adieu ne fut pas définitif et, lors d'un nouveau voyage en Angleterre (1874), il mit au point une autre oeuvre en prose poétique, Les Illuminations. Même si le titre ne signifie pas autre chose, d'après Verlaine, qu'enluminures, "gravures coloriées", Rimbaud n'en atteint pas moins, dans cette oeuvre, qui ne sera publiée qu'en 1886, au plus original de son art : autour d'une image centrale, chaque poème recompose, dans l'ivresse d'une liberté créatrice absolue, un univers magique et féerique, pourtant intensément présent et doué de sa cohérence propre, tel un rêve théâtral. En outre, Rimbaud y poursuit ses recherches pour une langue poétique nouvelle et, par exemple, invente le vers libre.
L'aventurier (1875-1891)
A une date mal déterminée, mais qu'on peut placer entre 1875 et 1879, Rimbaud renonce définitivement à toute activité littéraire. Les raisons de ce silence sont discutées ; peut-être la quête métaphysique rêvée n'avait-elle abouti qu'aux secrets les plus troubles de l'inconscient personnel. Il est pris d'une véritable frénésie de voyage à partir de 1875. De 1880 à 1891, il travaille pour des maisons de commerce à Aden et au Harrar. Il reste indifférent devant le succès que remportent ses poèmes publiées à partir de 1883 dans diverses revues, puis en volume pour Les Illuminations (1886). Il meurt en 1891, à Marseille, où la maladie l'avait forcé à revenir.
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