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Les origines d'une vocation Jean-Paul Sartre naît à Paris en 1905, dans une famille bourgeoise, perd son père à l'âge de deux ans et subit l'emprise d'un milieu familial cultivé, mais assez traditionaliste. La culture reçue et la réflexion personnelle contribuent à le libérer. Entré à la l'Ecole Normale Supérieure en 1924, il est agrégé de philosophie en 1929, année où il fait la connaissance de Simone de Beauvoir. Les romans de l'existence absurde Sartre est nommé professeur de philosophie au Havre, puis, après un an à l'Institut français de Berlin, à Laon, et enfin au lycée Pasteur à Paris. Il publie deux essais philosophiques (L'imagination, 1936, et Une Théorie des émotions, 1939), mais surtout il fait d'éclatants débuts comme romancier avec La Nausée (1938) et un recueil de nouvelles, Le Mur (1939) : ces deux oeuvres, qui sont un excellent témoignage sur l'angoisse des années d'avant-guerre, esquissent quelques-uns uns des thèmes métaphysiques sartriens : sentiment que tout devient absurde à la lumière de la mort, impression de gratuité devant tout ce qui existe et qui est "de trop" (c'est là déjà une vision "existentialiste"), dénonciation de la mauvaise foi chez tous ceux qui cherchent à justifier leur existence par des valeurs rassurantes, méfiance de l'humanisme dans la mesure où celui-ci croit l'homme universel et non pas à l'homme en situation, vague possibilité enfin d'un salut par l'art et la littérature. Evitant tout didactisme, Sartre présentait ses idées sur un ton d'ironie satirique et mordante qui assura à La Nausée et au Mur un retentissement considérable. La recherche de la liberté Mobilisé, prisonnier jusqu'en 1941, puis résistant, Sartre est amené par les événements historiques à mettre au centre de sa pensée les notions de liberté, de responsabilité, d'engagement : il expose son système, inspiré de l'Allemand Heidegger, dans un gros essai, L'Etre et le Néant (1943) : l'homme, né pour rien, ne trouve en face de lui aucune valeur qui lui fournisse d'avance un but et une tâche ; il n'est qu'une existence et n'a pas d'essence a priori (d'où le nom d'existentialisme), mais il ne doit pas s'en désespérer : il lui faut au contraire prendre conscience de sa liberté, de l'importance de ses actes qui, une fois accomplis, le définiront sans recours. La liberté sartrienne a donc comme envers la responsabilité et l'engagement. Ces idées imprègnent deux pièces (Les Mouches, 1943 ; Huit Clos, 1944) et un cycle romanesque, Les Chemins de la liberté, dont deux tomes paraissent en 1945 : L'Age de raison et Le Sursis, dans lequel il pratique une technique simultanéiste très hardie. L'engagement et ses difficultés A la Libération, Sartre, qui a abandonné complètement l'enseignement, estime plus que jamais l'engagement nécessaire pour régler les problèmes qui se posent au monde d'après-guerre et à la société nouvelle que lui et ses amis voudraient bâtir. En 1945, il fonde, avec Simone de Beauvoir, Raymond Aron et Jean Paulhan, Les Temps modernes, une revue qui ne se veut qu'accessoirement littéraire et s'efforce de poser les grands problèmes politiques et sociaux de l'époque contemporaine. C'est pour Les Temps modernes qu'il écrit son fameux essai Qu'est-ce que la littérature ? (1947, repris dans Situations II en 1948), où il précise le concept de littérature engagée. Même la critique littéraire devient une nouvelle manière d'illustrer l'existentialisme, par exemple dans son Baudelaire (1947). Mais Sartre est trop lucide pour ne pas voir que l'action politique débouche sur de graves difficultés : déjà pendant la Résistance la menace de la torture comportait ce risque intolérable de viol de la conscience qu'il présente dans son drame Morts sans sépulture (1946) ; et surtout la nécessité d'une stratégie impose au révolutionnaire, s'il veut réussir, des compromissions qui peuvent ôter toute signification à son action : c'est le sujet des Mains sales (1948). La primauté de la pensée militante Pourtant Sartre accorde une place de plus en plus grande à l'aspect militant de sa pensée : il suspend la publication des Chemins de la liberté dont le troisième tome, La Mort dans l'âme, sort en 1949, mais dont on attend toujours le quatrième, La Dernière Chance. Il se consacre surtout à des essais politiques, sociaux, polémiques, parfois critiques ou esthétiques, réunis périodiquement en volume sous le titre Situations (le dernier, Situations VII, est de 1965). Cependant jusqu'en 1959, il a également beaucoup produit pour le théâtre, sans doute parce que ce genre lui paraît un bon moyen d'alerter le public. En tout cas, que ce soit sur la scène ou dans ses essais, il veut favoriser la prise de conscience historique de ses contemporains, les faire réfléchir sur la meilleure façon de lutter concrètement pour atteindre le bonheur, les mettre en garde contre les menaces de dictature. Lui et Simone de Beauvoir ont pris énergiquement parti contre le colonialisme. Sartre, qui s'est vu attribuer (mais a refusé) le Prix Nobel en 1954, en arrive à contester l'art littéraire, même sous la forme engagée qu'il préconisait à l'époque de la libération.
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