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Le maître du Parnasse Leconte de Lisle est né en 1818 à La Réunion, alors Ile Bourbon, dont le souvenir inspirera tout un aspect de sa poésie. Après s'être intéressé aux luttes politiques de 1848 (Il fut notamment fouriériste), il est déçu par l'échec de la seconde République et demande une consolation à la philosophie hindoue, que des travaux récents révélaient alors et qui lui semble aboutir, par son refus de l'action et de la vie, à une suprême sagesse. Tout en retrouvant dans la Grèce antique une leçon de démocratie, il voue à la beauté de ses murs et de ses oeuvres d'art un véritable culte. Mais ces civilisations ont fait faillite, ces retours au passé ne sont que rêves et ne sauraient dissiper le désarroi où est plongée la conscience moderne. Aussi aux Poèmes antiques (1852) succèdent les Poèmes barbares, ainsi nommés parce qu'ils mettent l'accent sur les aspects les plus barbares de l'histoire. Et pour Leconte de Lisle est proprement " barbare " ce qui est " non grec ", c'est-à-dire ce qui relève surtout des religions qu'il estime fanatiques et violentes comme le christianisme. De ce point de vue, les Poèmes barbares sont une sorte d'histoire poétique et critique des religions, telle qu'on aimait alors en esquisser. Toutefois, à côté de ces aspects polémiques, ce recueil est marqué par l'attrait des contrées lointaines, qui sont l'occasion pour l'auteur de poèmes descriptifs d'un relief excellent. Mais cet exotisme n'empêche pas le pessimisme de Leconte de Lisle de s'accentuer encore dans ses derniers recueils, les Poèmes tragiques (1884) et les Derniers poèmes, publiés après sa mort (1894) par Heredia.
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